Hypermobilité et troubles intestinaux sont liés. Le SEDh/HSD peut affecter chaque portion du système digestif. Pour commencer, on retrouve quatre grandes catégories de symptômes [24] [58]:
– Catégorie 1: douleur abdominale, ballonnement, nausée, brûlures d’estomac, vomissements, constipation, diarrhée
– Catégorie 2: gastroparésie (bien qu’à ce jour un lien définitif entre SEDh et gastroparésie n’ai pas encore été établi), dysmotilité
– Catégorie 3: hernie, hernie hiatale
– Catégorie 4: sensation d’urgence dans le besoin d’aller aux toilettes, hémorroïdes, lésions des muqueuses avec saignements, incontinence fécale, prolapsus du rectum (très rare).
Bien que les symptômes de la catégorie 1 soient fréquents, aucune cause sous adjacente n’a été trouvée pour le moment. Les patients sont donc diagnostiqués avec des troubles fonctionnels gastro-intestinaux (FGID). Le syndrome du colon irritable (IBS) est le FGID le plus commun [24] [58].
Beaucoup de patients SEDh/HSD ont un système digestif mou/lent, à cause de l’augmentation de l’élasticité du système (faute au tissu conjonctif anormal). Cela affecte donc le péristaltisme et augmente le délai de vidange de l’estomac. Il y a également un corrélation entre l’hypermobilité et les défauts de structure telle que la hernie hiatale. Il a aussi été trouvé que chez les patients SEDh et SEDc il y a davantage de reflux. Enfin, les anomalies structurales (causée par le collagène défectueux) pourraient permettre aux aliments non digérés, bactéries, levures et autres pathogènes de se retrouver dans la circulation sanguine, ce qui « rendrait fou le système immunitaire », pouvant finir par déclencher divers troubles (intolérance au gluten, maladie cœliaque, troubles immunitaires et MCAS). Toutefois cette théorie reste encore à étudier. [24].
À cause des fortes douleurs, les patients prennent souvent des médicaments à visée antalgiques, comme les anti inflammatoire non stéroïdien, la codéïne ou le tramadol. Toutefois, ces traitements sont connus pour avoir des effets indésirables au niveau digestif (nausée, brûlures d’estomac, ulcères, saignements, constipation) [24].
On peut aussi noter, que même si le mécanisme est encore inconnu, que dans le SEDh, les symptômes gastro et les symptômes de la dysautonomie sont liés [24].
Il existe différents traitements pour les troubles du système digestif chez les patients SEDh/HSD [24]:
– Pour tout ce qui est reflux, douleur et gastrite, il faut bien sûr d’abord vérifier qu’il n’y a pas une infection par H.pylori et ensuite offrir un traitement approprié et possiblement fort. Les problèmes de vidange gastrique et de péristaltisme seront traités avec des prokinétiques.
– Dans le cas d’un IBS des anti diarrhéiques, laxatifs et antispasmodiques pourront être donné mais aussi des probiotiques.
Globalement, un régime d’exclusion est conseillé notamment le régime FODMAP, mais de façon temporaire, le temps que l’irritation se calme. Évidemment, un tel changement ne doit être fait qu’avec l’accord de plusieurs professionnels de santé.
Bibliographie
[24] Published book 2017 « Understanding hypermobile Ehlers-Danlos syndrome and hypermobility spectrum disorder » Claire Smith
[58] 1999 ashg.org/genetics/abstracts/abs99/f362 « Gastroesophageal reflux and irritable bowel syndrome in classical and hypermobile EDS » Levy et al.
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